8 - Partir

Lucie Léquier
5 min readJun 23, 2018

“J’aime savoir que je pourrais trouver un moyen de vivre n’importe où.” — Madonna.

Depuis que j’ai quitté Leeds (à reculons), j’ai eu le temps de réfléchir à l’année exceptionnelle que j’ai passé ici.

Je savais dès le départ que je voulais étudier au Royaume-Uni, vu à quel point j’étais tombée en amour avec sa culture et que je savais parler Anglais. Mais je sous-estimais énormément Leeds avant d’arriver ici.

Les docks dans le sud de Leeds durant l’un de mes premiers jours à Leeds.

A Paris, je n’étais pas habituée à avoir un campus du tout, il est donc facile d’imaginer ma surprise en découvrant l’Université de Leeds !
Un labyrinthe de bâtiments flambant neufs coexistant avec des bâtisses historiques, des centaines d’activités et d’assos disponibles, la possibilité de partir en excursion chaque weekend, des professeurs et du personnel toujours présent pour répondre à vos demandes et vous faire progresser, et la Brotherton Library qui contient à peu près tous les livres dont j’aurais jamais besoin pour mes études d’histoire.

Comparer les différences d’enseignement entre la France et l’Angleterre était très intéressant. J’ai aimé le fait qu’en Angleterre l’accent soit mis sur la compréhension individuelles et les lectures personnelles, et que je n’ai pas à apprendre par cœur une pile de pages. Les cours étaient limités et très spécifiques, et pour une 3e année comme moi c’était bien plus intéressant. J’ai par exemple pu étudier des cours intitulés ‘le Conflit Israëlo-palestinien’, ‘Homme et masculinité en Grande Bretagne’, ou ‘Introduction à la Race et l’Ethnicité’, et bien d’autres sujets fascinants.

Et je ne parle même pas de la ville ! En tant que ville étudiante, Leeds est l’une des villes les plus vivantes du Royaume-Uni: bars, magasins, musées, concerts, festivals, sports, une vie nocturne endiablée — où vous pourrez constater que les Anglais ont parfois tendance à prendre le slogan ‘party (too) hard’ au pied de la lettre. En bref, il y a toujours quelque chose à faire ici.

J’avais personnellement choisi de voyager. J’ai été à Jérusalem et en Israël/Palestine pendant un voyage académique à propos du Conflit Israëlo-Palestinien en février : j’ai appris beaucoup au contact de personnes brillantes, et gravé dans mon esprit des visions du coucher du soleil sur la Vieille Ville et le Haram al-Sharif, la chaleur d’une randonnée dans le Masada Desert, et l’étrange sensation de nager dans la Mer Morte visqueuse et salée. J’ai fais un roadtrip magique à travers l’Ecosse avec mon copain. Je suis restée à Edimbourg avec une amie Française faisant son Erasmus ici (coucou Bettina), et à Londres avec une autre (coucou Zaïnabe). J’ai visité Stonehenge, Bath, Conwy et Snowdonia au Pays de Galles, Keswick et le Lake District avec CityLife et rencontré des gens extraordinaires grâce à ces excursions. J’ai été à York, Kirkstall, Manchester, Liverpool et Whitby avec des amis, de la famille et mon copain. Enfin, j’ai organisé un voyage de dernière minute à Dublin et dans la campagne irlandaise avec des amies, en achetant littéralement les (très peu cher) billets d’avion et lits d’auberge de jeunesse moins d’un jour avant de partir.

De manière générale, je n’ai attendu personne pour venir avec moi quand je voulais voyager ; mais j’ai toujours rencontré quelqu’un sur le chemin. C’est l’une des choses que je recommanderais chaudement : fais ton propre truc et n’attend jamais les gens, du moins ne les laisse pas (ou leur absence) te stopper. Arrête de t’inquiéter pour rien, et laisse-toi aller. En faisant ça, bien souvent tu rencontreras par hasard des êtres humains plutôt incroyables. Par exemple, c’était parce que je n’avais a priori personne pour faire une ‘escape room’ avec moi que j’ai rejoins un groupe Facebook cherchant à former des équipes pour y jouer. J’ai rencontré des personnes géniales, moins de 4 mois avant de partir.

En même temps, j’ai réalisé que ce que ce qu’on retire de nos expériences de vie en général est totalement lié (ou à 99%) aux gens dont vous entourez.

J’aurais aimé avoir parlé à plus de gens les premiers mois, bien que j’ai tenté de le faire. J’aurais peut-être du plus me forcer, et rejoindre les bonnes assos — certaines étant plus inclusives que d’autres.

Chaque expérience à l’étranger est différente. Mais mes conseils pour vous éclater le plus possible seraient les suivants :

  1. Profiter de vos opportunités d’apprentissage: lisez, écoutez, discutez, allez à des conférences et des voyages académiques si possible ;
  2. Restez concentrés sur votre travail scolaire ou vos objectifs de travail pour ne pas vous sentir déçus ou ensevelis par les deadlines et responsabilités à la dernière minute ;
  3. Essayez de nouvelles activités et voyagez — seuls s’il le faut : cela peut aussi être une manière de sociabiliser de toute manière ;
  4. Rencontrez autant de gens que vous le pouvez : parlez leur même si votre accent n’est pas parfait (j’ai remarqué que les étrangers peuvent être plus indulgents par rapport à vos erreurs), rejoignez des assos, acceptez cette invitation à cette soirée même si vous ne vous ‘sentez pas spécialement de sortir ce soir ;
  5. Et sachez comment dire au revoir aux gens qui ont croisé votre chemin : profitez du temps qu’il vous reste en faisant enfin tout ce que vous auriez voulu faire plus tôt dans l’année ; et essayez de restez en contact et de planifier des visites chez l’un ou chez l’autre. Imaginez juste comment cela pourrait être d’aller voir vos potes dans le monde entier ou de les accueillir dans votre pays plus tard !

Au-delà de ces connaissance et expériences acquises, ce que je retire de cette année est qu’évidemment mon Anglais, écrit comme parlé, s’est drastiquement amélioré.

Mais plus important, j’ai appris que l’on a besoin que de soi-même pour refaire sa vie à l’étranger. Ce n’est pas très dur, particulièrement en tant qu’étudiant. C’est une chose étrange mais profonde que de réaliser que je pourrais en définitive vivre à peu près partout dans le monde.

L’un de mes derniers voyages, au Lake District en avril dernier.

© Cet article a été publié à l’origine sur le blog UniBound de l’University of Leeds, Juin 2018; par Lucie Léquier.

UK version (Medium): https://medium.com/@lucielquier/8-leaving-cd549125aab2

L’article sur le blog d’UniBound (avec quelques fautes): https://leedsunibound.wordpress.com/2018/06/20/lucies-study-abroad-experience-top-tips-for-studying-in-leeds/

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