“Je veux sauver la planète, mais je ne fais rien pour” — The Ultimate Guide to help the environment from your couch

Lucie Léquier
15 min readFeb 28, 2019

Vous venez de visionner une énième vidéo de Brut vous informant que la forêt amazonienne disparaît comme banquise au soleil… de voir passer une pétition sur Change.org contre le glyphosate… ou d’apprendre que le continent de plastique se porte très bien, contrairement au (feu) rhinocéros noir… Et pour la millième fois, vous songez à, peut-être, agir un peu plus concrètement pour l’environnement.
Non, vous n’allez pas modifier vos habitudes du jour au lendemain ; et peut-être n’allez vous pas changer d’un iota sur certains points, mais vous pouvez évoluer petit à petit, et faire la différence, à votre niveau.
Voici 8 petits et grands gestes pour l’environnement à adopter en 2019, testés et approuvés.

1. Adieu veaux, vaches, cochons

Saviez-vous que pour cultiver un kilo de blé, il faudrait 1000 litres d’eau ?
Enorme vous-dites ? Sauf que pour produire un kilo de viande de boeuf, près de 15 000 litres d’eau seraient nécessaires selon l’estimation du Water Food Print Network.

Pour ou contre le dévorer ? (Lake District, Angleterre, 2018). ©Lucie Léquier

Les viandes de boeuf et de cochons sont en effet particulièrement gourmandes en eau et leur production est désastreuse pour l’environnement, impliquant déforestation, érosion des sols, pollution des eaux et émissions de gaz à effet de serre, car ces animaux rejettent massivement du méthane dans l’atmosphère — oui, par les canaux auxquels vous pensez. Ainsi, laisser tomber la viande de boeuf permettrait à un Français d’économiser 600 kg de CO2 annuellement !

Bien sûr de nombreuses autres raisons peuvent vous pousser à délaisser totalement la viande, le poisson, les oeufs et les produits laitiers, en premier lieu desquelles des considérations éthiques (voir à ce sujet la vidéo en lien d’Earthling Ed), mais aussi de santé.
Cependant arrêter complètement d’en consommer à l’échelle planétaire ne serait pas forcément la meilleure chose à faire ; et certaines analyses contredisent la petite phrase du grand Paul Mcartney, “Less meat, less heat (moins de viande, moins de réchauffement climatique). De plus, les animaux d’élevage industriel émettent paradoxalement moins de méthane que ceux élevés en liberté, rendant difficile la conjonction entre bien-être animal et protection de l’environnement.

Mais les experts s’accordent sur le fait que simplement réduire sa consommation de viande (rouge en particulier) et de produits issus de l’élevage industriel aurait un impact décisif sur notre empreinte environnementale.

En pratique, cela peut passer par feuilleter quelques idées de buddha bowl, chili, burritos, et autres recettes simples sans viande ; par remplacer le lait de vache par du lait d’amande ou de riz ; le beurre par de l’huile de coco ou de l’huile d’olive ; la crème fraîche par du tofu soyeux, etc.

  • Se renseigner :

Faut-il manger les animaux? (titre original : Eating Animals), livre de Jonathan Saffran (2009/2011, Editions de l’Olivier).
Bidoche - L’industrie de la viande menace le monde, livre de Fabrice Nicolino (2009, Ed. Les Liens qui Libèrent).
Cowspiracy, film de Kip Andersen et Keegan Kuhn (2014).
Food, Inc., film de Robert Kenner (2009).
Etre végétarien : tout savoir sur le mode de vie veggie, livre d’Alexandra de Lassus (2014).

  • Se sensibiliser :

Okja, film de Bong Joon-ho (2017).

2. Déshabiller Pierre pour habiller Paul

A l’heure où des personnalités — souvent féminines — se font encore lyncher pour avoir osé porter la même tenue deux fois de suite sur le tapis rouge, la pression de changer de tenue le plus souvent possible, et la tentation d’acheter des habits à prix minime et qualité réduite, n’ont jamais été aussi grandes.
Chaque année, 80 milliards d’articles de mode sont produits. Or en moyenne, seulement 20% des habits de votre garde-robe seront portés régulièrement. La plupart finiront dans des décharges. L’industrie de la mode est responsable de 10% des émissions de carbone dans le monde, soit 5 fois plus que tout le trafic aérien mondial combiné.

La “fast fashion” gagne insidieusement du terrain. Il est de fait extrêmement compliqué d’estimer si, ou même à quel degré, une marque est “éthique” : c’est-à-dire durable (“sustainable”) et soucieuse de l’environnement, ET pratiquant un commerce équitable.

Quelques sites comme “Rank A Brand” ou “Good on You”, le tentent malgré tout. Des plateformes comme Klow, Dressing Responsable ou Capsule Weiss, proposent également plusieurs marques éthiques ou écolo sur un même site.
Il existe également de nombreux labels (voir 3. pour plus de détails sur les labels d’agriculture biologique et de commerce équitable).

Les labels vestimentaires notés par Oxfam (Patrick Veillard, 2013).

Le plus sûr est encore d’effectuer ses propres recherches sur la marque convoitée, et d’évaluer soi-même la qualité du vêtement, en s’appuyant notamment sur l’étiquette afin de déterminer :

  • L’origine de fabrication : L’éloignement géographique de grands producteurs comme la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Pakistan, etc, induit nécessairement un acheminement peu écologique. Ces pays utilisent en règle générale des procédés délétères pour la planète, ainsi que dangereux et dégradants pour les travailleurs, et la qualité ne suit souvent pas.
    Une réflexion est cependant nécessaire quant au “droit (ou non) à polluer” des pays en voie de développement dans leur processus d’industrialisation.
  • Les matières employées : Elles peuvent être naturelles (coton, lin, laine, soie ; mais aussi les plus modernes tencel, modal, viscose) ≠ ou synthétiques (polyester, acétate, acrylique, rayon, etc).
    Près de la moitié des vêtements sont fabriqués en polyester — via un procédé très énergivore et polluant — , une matière non-biodégradable et rejetant des microparticules de plastiques à chaque lavage. L’acétate, faite de pétrole, et non-respirante au possible, est aussi à proscrire.
    Mais il ne s’agit pas simplement de s’habiller en ‘all natural fibres’ : la culture du coton non-biologique requiert par exemple d’énormes quantités de pesticides, et coton n’est (plus) nécessairement synonyme de tissu de qualité.
  • Il s’agit aussi de vérifier :
    > La qualité des coutures et du tissage, et de la coloration (les Jacquards sont par exemple plus durables que des imprimés) ;
    > Le “fit” (forme du vêtement porté) ;
    > Le style de l’article : coupe, couleurs, motifs, etc.
    …Cela dans le but de juger du potentiel de fonctionnalité, de versalité au sein de votre placard et de durabilité dans le temps de l’article : va-t-il résister matériellement, pensez-vous vous en lasser vite ?

Des solutions alternatives à l’industrie de la mode existent également, en premier lieu desquelles la mode vintage, aujourd’hui en plein boom.

Il existe de nombreuses friperies qui rachètent ou revendent des vêtements de seconde main allant du petit top à 2 euros aux pièces de luxe. Sur Paris, ce sont Guerrisol, Episode, Kiloshop, Ding Fring, Freep’Star, Le Léopard, Chercheminippes, Le Coffre, pour n’en citer que quelques unes.
Il faut parfois bien chercher pour y dégoter la perle rare, et faire preuve d’un peu de recul et d’imagination… voire ne pas hésiter à recoudre ou modifier le vêtement !

Revendre ses vêtements, en racheter des usagés : plus écolo ?

Certaines enseignes vendent en ligne (telles “ThreadUp”, “FOMM Vintage”, ou “Vestiaire collective” et “The Real Real” pour le luxe), et d’autres sites lient directement les consommateurs (“Vinted”, “Poshmark”).
D’autres services se sont spécialisés dans la location de tenues, en particulier pour des évènements (comme “Le Closet”, “Rent the Runway”).
Cependant, les coûts environnementaux de l’envoi des articles et de leur emballage ne sont pas négligeables.

Dans tous les cas, et comme pour toutes les autres possessions matérielles que vous décidez d’acquérir, il convient de conscientiser leur nécessité, et de réduire au maximum les nouveaux achats.

Pensez également à revendre ou donner vos articles pour leur donner une seconde vie !

Les boîtes à vêtement d’Engagement Solidaires — qui recyclent également vos habits usagés — , ou directement les associations comme Emmaüs, Le Secours Populaire, ou Le Vestiaire des migrants (à l’église Saint-Bernard de La Chapelle) seront comblées par vos dons.

  • Se renseigner :

The True Cost, film d’Andrew Morgan (2015).
The Life Changing Magic of Tidying Up, livre de Marie Kondo (2011).

Lake District (Angleterre, 2018). ©Lucie Léquier

3. Comme une envie de se mettre au vert

Avec la sortie du film L’Illusion verte, le public a (re)découvert la pratique du “Greenwashing”, utilisée par les marques qui rebrandent leurs produits sous une étiquette “équitable” ou “écologique” alors qu’ils ne le sont pas forcément. Ainsi un avocat certes labellisé “bio” ne présume pas qu’il n’a pas été cultivé par des travailleurs sous payés, n’a pas traversé la moitié de la planète, et n’est pas inutilement empaqueté de plastique.

Cependant consommer local et de saison, bio, et en dehors des circuits industriels (producteurs de proximité, coopératives, produits issus du commerce équitable), de même qu’éviter les produits “surremballés” de plastique (voir 4.), reste souvent meilleur d’un point de vue environnemental et social.

Il existe d’autre part des nuances dans les divers labels, notamment parmi ceux garantissant une production biologique des aliments :

  • Les labels “AB” (Agriculture biologique) et “Eurofeuille” (Bio Européen) sont désormais plus ou moins équivalents. Ils limitent le recours aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), pesticides et traitements chimiques.
  • Le (trop rare) label “Bio Cohérence”, créé en 2010, conserve les conditions plus strictes de l’ancien label “AB” ; il est par exemple plus exigeant sur les seuils de contamination OGM autorisés, et d’aliments non-bio pouvant être contenus dans les aliments bio transformés (en l’occurrence 0%), et exige une origine et une fabrication française.
  • Le label “Demeter” ajoute aux normes du label européen les principes de l’agriculture biodynamique, qui tend à un meilleur respect des sols, au sein d’exploitations à taille humaine. Le bien-être animal est également central : 80% de l’alimentation doit être issue de la ferme, la reproduction est naturelle, l’écornage interdit, etc.
  • Le label “Nature et progrès” remonte à 1971 et est également plus exigeant que le “AB”.
Etc.

Les labels équitables et environnementaux pullulent également :

  • Créé en 1988, le label “Fairtrade Max Haavelar”, apporte des garanties environnementales — interdiction des OGM, usage raisonné des pesticides, gestion durable du sol et de l’eau — , de rémunération suffisante des producteurs, et de respect des droits de l’homme. Cependant, “un prix d’achat unique est déterminé par produit et appliqué de la même manière à des pays qui n’ont pas le même niveau de vie. Par ailleurs, le label s’est ouvert aux grands groupes [comme Carrefour ou Auchan] […] qui viennent concurrencer des marques spécialisées comme Alter Eco ou Ethiquable, qui imposent des conditions plus strictes. Cette ouverture à la grande distribution a altéré le sens initial de la démarche : il est par exemple possible de boire un café Max Haavelar chez Mac Donald’s, pourtant connu pour ses pratiques sociales controversées.” (Yuka)
  • Le label “Equitable Ecocert” mêle des critères d’agriculture biologique, de responsabilité sociétale des entreprises et de commerce équitable.
  • Fondé par le WWF en 1997, le label “Pêche Durable MSC” proscrit certains types de pêche destructifs (dynamite, recours au poison), et cherche de manière générale à limiter l’impact de la pêche sur l’océan et assurer un stock de poisson stable. Il est néanmoins controversé, et critiqué par le WWF lui-même : certaines pêcheries certifiées continuaient en effet de prélever des espèces menacées par la surpêche.
  • Le label “Rainforest Alliance”, dont l’objectif est de préserver la forêt tropicale en mettant en place des critères environnementaux et sociaux. Des manquements à ses propres principes lui sont également reprochés, dus à la “certification de masse” requise, et ses prix parfois trop bas ne garantissent pas toujours une juste rémunération des producteurs.

Mais savoir décrypter les labels n’est pas tout : il s’agit de connaître la composition des ingrédients et l’origine des produits avant tout. Mais si arpenter les marchés locaux, les magasins bio et les coopératives ne vous suffit pas, des applications comme “Yuka” ou “Etiquettable” permettent d’obtenir des informations plus détaillées via un simple scan de code-barre.

  • Se renseigner :

L’Illusion verte, film de Werner Boote (2018).
Le guide terre vivante du potager bio : cultiver, soigner, conserver, livre de Christian Boué et Jean-Paul Thorez (2013).
Mon potager bio en ville : sur cour, terrasse, balcon, livre d’Eric Prédine et Franck David (2012).

4. Le plastique, ce n’est pas fantastique… et le gâchis non plus

Faire tenir l’ensemble de ses poubelles non-recyclables de l’année dans un bocal en verre ? C’est apparemment la dernière mode sur YouTube. La tendance du “zéro déchet” fait aujourd’hui beaucoup de bruit. Bien qu’il soit à l’heure actuelle pratiquement impossible de vivre sans laisser derrière soi des déchets ne serait-ce qu’indirects, les réduire au maximum est possible.

Conseil qui peut s’apparenter à un poncif : prenez d’abord soin de trier correctement vos déchets, en fonction des consignes propres à votre ville.

Les erreurs de tri coûtent des dizaines de millions d’euros chaque année aux régions et résultent en des déchets non recyclés.

Depuis janvier 2019 à Paris, tous les emballages plastique et métalliques se jettent dans le bac jaune !

N’hésitez pas également à vous lancer dans la fabrication de compost, excellent engrais pour votre futur potager bio ! (voir 3.) Pour les urbains, il est même désormais possible d’installer un lombricomposteur en appartement, ou de déposer ses déchets organiques dans des bacs collectifs prévus à cet effet à Paris.

Bien que des réformes et des contrôles plus soutenus auprès des enseignes elles-mêmes soient nécessaires, quelques initiatives contre le gaspillage alimentaire existent.

“Les Frigos Solidaires” installés dans toute la France évitent le gâchis, au profit des plus nécessiteux. “Too Good To Go” ou “Une Fourmii Verte” permettent aux restaurateurs de revendre leurs fins de stock à des clients en quête de produits discountés. “Frigo Magic” vous donne des idées pour cuisiner vos restes, et “ZenChef” aide les restaurateurs à gérer au mieux leurs stocks.

Afin d’éviter les emballages jetables, acheter en vrac dans des contenants durables ou des sacs biodégradables est aussi une bonne habitude à prendre.

  • Se renseigner :

No impact man, livre de Colin Beavan (2009).
Zero Déchet (titre original : Zero Waste Home), livre de Béa Johnson (2013).
Famille zéro déchet
, livre de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret (2016).
Moins gaspiller c’est pas sorcier !, livre de Stéphanie Araud-Laporte (2014).

5. Jamais mieux servi que par soi-même

Dans cette optique de réduction des déchets, et pour éviter les produits chimiques ajoutés — plus ou moins nocifs pour l’environnement et la santé — , la tendance est au “homemade”. Les recettes de grand-mères ont fait leurs preuves, et de nombreuses techniques permettent de recréer la quasi-totalité des produits disponibles en grande surface, souvent en plus efficaces, moins dilués, et moins chers.

Aujourd’hui, la plupart des produits du quotidien sont surremballés de plastique (La “Villa Extraordinaire” à Montmartre, Paris, été 2018). ©Lucie Léquier

En bon McGyver de l’environnement, il est ainsi intéressant de fabriquer soi-même ses propres produits ménagers, cosmétiques et autres.

Des enseignes comme Aroma-Zone, Naturalia, et certaines boutiques bio vendent les bases et contenants nécessaires à la fabrication de maquillage, crèmes, masques et lotions, et parfois de produits ménagers.
Le savon de Marseille et le vinaigre blanc + bicarbonate de soude restent des nettoyants inégalés. L’huile de coco (ou de jojoba ou d’olive), la cire d’abeille et le beurre de karité sont également des “must have” car ils rentrent dans la composition de nombre de produits cosmétiques et artisanaux.

  • Se renseigner :

Je fabrique mes produits ménagers, livre de Laëtitia Royant (2010).
Slow cosmétique, le guide visuel, livre de Julien Kaibeck et Mélanie Dupuis (2015).
Peindre et décorer au naturel, livre de Nathalie Boisseau (2009).

6. La fée électricité

“Ici ce n’est pas Versailles !” Vous avez certes suivi les conseils parentaux en éteignant les lumières, mais saviez vous que les dépenses d’énergie en veille de vos appareils peuvent être supérieures à leur consommation en utilisation ? Par exemple, “un téléviseur qui consomme 70 Watts en marche et 4W en veille consommera 0,07 kWh/jour avec 1h de fonctionnement et 0,09 kWh/jour pour 23h de veille, soit près de 30% de plus ! En supprimant la période de veille, on économise ici plus de 50% des consommations annuelles du téléviseur !”

Des globes lumineux dans la “Villa Extraordinaire” à Montmartre (Paris, été 2018). ©Lucie Léquier

Economiser de l’énergie au quotidien passe ainsi par de gestes simples : préférer les pulls à un chauffage élevé, les douches plutôt courtes aux bains, et donc, débrancher vos appareils électroménagers et électroniques en veille. Cela allégera d’autant plus votre facture.

Pour éviter de débrancher vos prises individuellement plusieurs fois par jour, vous pouvez acheter de simples multiprises avec interrupteurs, ou des prises “intelligentes”, beaucoup plus coûteuses.

De petits investissements permettent également de réduire sa consommation.

Il est judicieux de choisir des ampoules à basse consommation ; des appareils portant le label américain “Energy Star”, qui consomment 20 à 30% moins d’énergie ; des thermostats réglables permettant de modifier la température par pièce ; un récupérateur d’eau de pluie ; ou encore un compteur d’eau permettant un meilleur suivi et contrôle votre consommation quotidienne.

Certaines rénovations et installations sont bien plus onéreuses mais très rentables sur la durée et contribuent à un habitat passif et basse consommation : panneaux solaires photovoltaïques, chauffage géothermique, toilettes sèches… mais aussi une isolation renforcée pour conserver au mieux la chaleur. Le chauffage représente en effet 67% des consommations énergétiques des ménages !

Il est également plus écologique de résider dans un logement plus petit, et en habitat collectif (dans des immeubles) ou groupé, plutôt que dans une (grande) maison individuelle.

L’habitat concentré permet d’économiser sur la construction, d’éviter l’étalement urbain, et surtout de mutualiser les ressources consommées et les objets du quotidien. Résultat, habiter en immeuble revient à dépenser 7% d’énergie en moins qu’une personne résidant dans une maison.
Etre proche du centre-ville et des transports en commun permet aussi de raccourcir et faciliter ses trajets, sans utiliser la voiture.

  • Se renseigner :

Le guide de l’ADEME sur le chauffage et l’isolation (2019).
La conception bioclimatique : des maisons confortables et économes, livre de Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey (2006).

7. Qui veut voyager loin…

Talon d’Achille des voyageurs écolos, les voyages en avion émettent des quantités massives de CO2. Un aller-retour en Asie du Sud-Est — le spot favori de toutes vos connaissances Facebook — en rejetterait par exemple 4 tonnes.
Mais surtout, emprunter sa voiture quotidiennement est un cauchemar pour la planète. Ceci explique que, presque paradoxalement, les citadins habitant de grandes agglomérations ont un impact sur l’environnement réduit par rapport aux ruraux excentrés.

Pour preuve, selon une enquête d’Ipsos effectuée en 2010, le premier poste de pollution et d’émissions de CO2 (54%) d’un Français était le transport, devant le logement (30%) et l’alimentation (16%). Ces émissions seraient à 79% dues aux “véhicules individuels seuls”, et à 19% aux voyages en avion.

Il est donc bon de limiter les voyages à l’autre bout du globe, et d’adopter des modes de transports moins polluants : remplacer la voiture par le vélo ou la marche, préférer le train voire le covoiturage plutôt que l’avion ou le bus.

A Amsterdam, tout le monde se déplace à vélo ou en tram (quartier de Joordan, Amsterdam, Pays-Bas, 2016). ©Lucie Léquier

8. “Engagez-vous!”

Cependant, la vérité est que le titre de cet article est mensonger : non, vous n’allez pas sauver la planète depuis votre canapé : simplement réduire votre impact environnemental, à votre échelle. Devenir des “consommacteurs” réellement accomplis passe par des engagements plus radicaux, pouvant aller jusqu’à un changement complet de mode de vie et de carrière. Comme vu plus haut (voir 6.), il existe par exemple des façons de vivre alternatives et plus respectueuses de l’environnement, tel que le logement groupé.

Si beaucoup d’assos recherchent principalement des dons et des signatures à des pétitions, de nombreuses associations, fondations ou groupements proposent d’agir concrètement pour la protection de l’environnement.
Sensibilisation, nettoyage des littoraux, gestion des déchets, plantations, protection des animaux et des espèces menacées… les programmes de bénévolat sont variés. Pour ne citer que quelques structures : “J’agis pour la nature” par la Fondation pour la Nature et l’Homme, “Initiatives Océanes” par Surfrider, France Nature Environnement et ses branches régionales (Île-de-France…), Les Amis de la Terre, Noé, Oxfam, etc.
Et rien ne vous empêche de mettre en route votre propre projet !

Edit : Par “changement de carrière” et engagement associatif, je sous-entends qu’il s’agit également de sensibiliser, et s’attaquer aux grandes entreprises responsables de la majorité de la pollution. Comme on me l’a judicieusement fait remarquer, 100 entreprises sont responsables de plus de 70% des émissions de carbone dans le monde. Sans déculpabiliser les consommateurs que nous sommes — nos patterns d’achat conduisant finalement à des tendances globales —il est évident que sans des changements politiques, juridiques et législatifs d’ampleur, afin de brider les lobbies industriels, pétroliers, agroalimentaires. Mais nous pouvons impulser ces changements !

  • Se renseigner :

Engagez-vous !, livre de Stéphane Hessel et Gilles Vanderpooten (2011).
Petit Manuel de Résistance contemporaine, livre de Cyril Dion (2018).

Je suis ouverte à toutes remarques ou suggestions d’ouvrages et de documentaires.
Et vous, comment agissez-vous pour l’environnement ?

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